Un texte de Christian Lacroix, sur La Route du Café.
Je gribouille, assis sur une chaise pliante confortable, face à l’océan Pacifique. Et prends conscience du plaisir qui se renouvèle chaque matin. Me retrouver seul, dans un isolement créé par l’écho des vagues qui résonnent sur la rive. Savourant ce moment pendant lequel j’aspire à composer sur mon périple de la route du café.
Hier, le 25 décembre, jour de recueillement et comme se veut la tradition, nous échangeons des souhaits, un ami, André s’est servi d’un écrit de Jacques Brel afin d’offrir de belles paroles. Dans cet extrait, M.Brel énonce bien des désirs, comme : «je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants». À la lecture de ce texte, je réalise que depuis le début de ce voyage, le privilège de se faire réveiller par le chant des oiseaux, s’est produit à plusieurs reprises. Quelle sensation de voltige, espérer pouvoir vivre cette liberté! Partageons une vision instructive de la manière d’assumer sa souveraineté. Nous détenons la chance, les humains, du moins pour certain, de posséder la capacité de pensée et de réfléchir. La qualité de la musique matinale jouée par mes amis défiant l’apesanteur tient la responsabilité de la profondeur de ma méditation dont je vous fais part. Le propos concerne la rencontre d’une personne touchante. Une mise en contexte, se veut indispensable, ici sur le camping où nous nous offrons plusieurs jours de repos et d’écritures et où se retrouvent toutes sortes de gens, de différentes nationalités, motivations, histoires, convictions, de différents objectifs, et caractères. Faites connaissance avec Niki, une femme de race blanche, d’origine suisse qui arborait une allure solitaire et indépendante. Elle me raconta son itinéraire, cette bergère qui garde mille moutons sept jours sur sept, pendant toute la saison à deux mille mètres d’altitude en Suisse, avoir partagé la profondeur et le courage de cette personne demeure un privilège. Nous nous prétendons maitres, pour la plupart, de notre destinée, le fait de vivre seul pendant six mois, isolés, sans communication, et parcourir le monde le reste de l’année à découvrir d’autres paysages et cultures, quelle maturité.
Lever le voile sur la Hacienda Tobosi: Explorer plus loin que les apparences.
La première fois que je me suis entretenu avec Stéphanie Pitre, c’était lors d’une réunion qui servait à examiner notre expérience commune. Nous avons partagé le soutien technique comme partenaire, durant la première résidence d’artistes au Pérou, projet organisé par le Collectif L&L que Léa, la directrice a réalisé avec Uniterra. Stéphanie connaissait mon expertise de vie professionnelle, car j’ai participé pendant une semaine comme intervenant à un programme de valorisation des opérations des torréfacteurs et des baristas de la région de Lima, au Pérou. Ma seule responsabilité: analyser et conseiller les niveaux qualificatifs du travail effectué par les membres d’une association qui se nomme Artebar. Lors de cette rencontre, Stéphanie me décrit en détail une visite chez un producteur de café qu’elle a réalisée au Costa Rica. Son enthousiasme et le récit qu’elle me raconta, me motiva à approfondir des recherches sur la Finca Tobosi. J’explore le site web de la compagnie et je désire de visu, constater et comprendre comment une ferme peut prétendre à ce degré de quintessence.
Samedi matin, 9h, nous étions présents au rendez-vous, au lieu prévu. Nous nous retrouvons devant une immense vieille porte, fermée, toute de métal. Un individu, qui se présente comme gardien, nous indique un emplacement de l’autre côté de la rue, dix mètres en amont. Arrivés, face à la destination, nous frappons pour nous annoncer, un homme vient à notre rencontre, il nous dit que sa responsabilité à propos du bétail justifie son occurence ici, vraiment on se questionne sur la véracité de l’endroit prescrit. Vérification faite, au sujet de Jorge, l’employé songeur, acquiesce à l’existence de Jorge, responsable du café, mais selon lui il fera absence, car, en il est congé ce jour-là. Rassuré, je lui signifie que nous patienterons. Un moment passe et une camionnette apparait avec Jorge au volant.
Je confirme, après un instant de conversation avec notre hôte, l’évidence saute aux yeux concernant le niveau élevé de ses connaissances et aptitudes. Sa formation de botaniste lui permet une gestion méticuleuse de la culture des différentes collections de caféiers. L’aménagement de la plantation orienté par le pourcentage d’ombrage créé par des arbres fruitiers ou par l’orientation géographique des lots entretenus, rayonne. Pas de présence de la variété «Catimor», variété résistante à la maladie, mais avec une complexité organoleptique moindre, ce qui explique que les moyens en place pour contrer cette maladie qui se nomme « La roya » fonctionnent. Que du Catuai rouge ou jaune, du Bourbon et même un espace de « Geisha », voilà la preuve que Jorge reste au fait des nouvelles préférences. La finca gère 30 hectares de superficie séparée en deux lieux, dix-neuf hectares à Tobosi, à une altitude de 1,400 mètre et onze hectares à Copey dans la région de dota, entre 1,800 et 2,000 mètres.
Le détail qui ajoute une grande valeur: l’opération après la récolte, 95 % du café vendu se qualifie de type « Honey ». Le procédé classique du traitement modifié donne au café une présence de goût de miel. Comme les vignerons pour le vin, chaque artisan possède ses méthodes, Jorge a développé une recette qui plait à plusieurs torréfacteurs, une fois encore la majorité de l’exploitation de la finca se retrouve sur le marché asiatique.
Il est impressionnant de voir toute la passion qui motive Jorge dans son travail. Il est facilement observable que la finca, qui appartient à son oncle, ne fait face à aucune obligation de faire vivre une famille. je dis ceci sans amertume, mais il est important pour moi de le noter afin que les lecteurs comprennent les différences entre les fermes de café visitées. Ma satisfaction, réaliser et constater que pour maints produits alimentaires possédant des attributs gastronomiques, plusieurs agriculteurs œuvrant dans des compétences connexes, le vin, la bière, le fromage, le pain, etc. aspirent à cette quête de la recherche du dépassement qui fait tant plaisir.
L’analyse sera complète lorsque Jorge me fera parvenir des échantillons de la prochaine cueillette.
Suivez-nous!
Bonjour
J’ai adoré votre compte-rendu sur la route du café;
Depuis un an et demi, je travail chez un torréfacteur que je qualifierait d’honnête et passionné, et c’est ce qui a fait mon choix de démissionner et travailler chez lui.
Il est respectueux de l’environnement, fait un café propre et frais, et ses employés sont respectés au plus haut niveau.
Des points que j’aime beaucoup.
J’essaye tardivement d’organiser un voyage de 2 semaines au Panama avec l’envie de venir visiter les plantations, notamment celle du Panama Geisha, puisque j’en torréfie et que j’ai envie de connaitre ce qui se passe réellement.
Oui, la passion m’a emmené à obtenir un vrai diplôme de torréfacteur, moi qui vient du travail d’électricien.
Je sais que je m’y prends tard, nous souhaitons venir au Panama début septembre, mais si vous avez des conseils, je veux bien que vous me contactiez.
Je vous remercie d’avance, et si vous n’avez pas le temps de répondre, je comprendrai.
Merci dans tous les cas
Bonjour,
Je vous encourage à téléphoner au numéro dans notre section contact pour parler à Christian!
Bon voyage.